• Patrick O'Connor, ISM
     
    Dans les médias américains, les Palestiniens ne sont généralement pas autorisés à parler pour eux-mêmes ou à exposer leur récit historique. Pourtant, les Israéliens sont autorisés à parler, à expliquer... l'expérience des Israliens et même à expliquer celle des Palestiniens

    ..., en conséquence, l'histoire israélienne est connue aux Etats-Unis tandis que celle des Palestiniens est déshumanisée.

    Le fait que des milliers de Palestiniens et des centaines d'Israéliens utilisent ensemble des stratégies non-violentes identiques à celles du Mouvement des Droits Civiques aux Etats-Unis et à celles du Mouvement Contre l'Apartheid Sud-Africain pourrait être une information surprenante et bien accueillie par la plupart des Américains.

    Les Américains sont en grande partie ignorants de la lutte du mouvement populaire non-violent en Palestine, parce que l'industrie des médias américains préfère l'histoire simple et imparfaite des attaques terroristes des Palestiniens et des représailles israéliennes.

    Dans les médias américains, les Palestiniens ne sont généralement pas autorisés à parler pour eux-mêmes ou à exposer leur récit historique. Pourtant, les Israéliens sont autorisés à parler, à expliquer l'expérience des Israliens et même à expliquer celle des Palestiniens. En conséquence, l'histoire israélienne est connue aux Etats-Unis tandis que celle des Palestiniens est déshumanisée.

    Les reportages du New York Times, souvent cités comme étant la référence pour les médias américains, sont l'exemple même du problème. Le Times publie quotidiennement des articles sur Israel/Palestine, y compris d'innombrables articles sur la résistance palestinienne armée.

    Cependant, le New York Times et les médias américains plus généralement ne parlent presque jamais de ce que 99,5% des Palestiniens ont fait chaque jour de leurs vies pendant ces 38 dernières années, résister de façon non-violente à l'occupation israélienne.

    Au cours des trois dernières années, le New York Times a publié seulement trois articles sur la résistance non-violente palestinienne.

    Ceci, malgré le fait que les Palestiniens aient organisé des centaines de manifestations non-violentes au cours des trois dernières années dans l'ensemble de la Cisjordanie contre la construction du Mur par Israël sur les terres palestiniennes, et malgré le fait que l'armée israélienne ait tué neuf manifestants palestiniens, blessé plusieurs milliers de protestataires, harcelé et puni collectivement les villages qui ont protesté, et arrêté des centaines de protestataires, y compris les responsables de la contestation non-violente.

    Le plus récent de ces trois articles du Times, publié samedi dernier : "A la barrière israélienne, plus de bruit que de colère" par le chef du bureau du Times à Jérusalem, Steven Erlanger, est une bonne étude sur la façon dont Israël/Palestine est typiquement déformé par les médias américains, et sur la façon dont la non-violence palestinienne est marginalisée.

    Seuls six mots sur les 1.138 mots de l'article sont des citations de Palestiniens, bien que l'article soit concentré sur une manifestation organisée par des Palestiniens contre la construction par Israël d'un Mur qui coupe à travers le village cisjordanien de Bil'in.

    Erlanger semble laisser parler les protestataires israéliens à la place des Palestiniens.

    Néanmoins, il cite encore deux fois plus les soldats israéliens à Bil'in que les protestataires israéliens.

    En conséquence, comme c'est trop souvent le cas dans les médias américains, les explications des militaires israéliens dominent. Un général israélien apparemment de bonne composition et souvent cité est le seul individu dont les lecteurs peuvent obtenir un sentiment.

    Les Palestiniens de Bil'in servent seulement de décor et ne sont jamais entendus. Peut-être parce qu'ils n'autorisent généralement pas les Palestiniens à parler, le Times et les médias américains omettent régulièrement le contexte plus large.

    Erlanger oublie 80 manifestations à Bil'in, trois ans de résistance non-violente au mur en Cisjordanie, la riche histoire palestinienne de résistance non-violente et la répression brutale des militaires israéliens contre la résistance non-violente.

    Au lieu de cela, Erlanger mentionne seulement qu'il y a des manifestations hebdomadaires à Bil'in, et que "il y a eu quelques blessés et de nombreuses arrestations, et qu'un soldat a perdu un oeil par un jet de pierre."

    "Des soldats utilisant des matraques et des officiers de police qui utilisent des grenades assourdissantes, des balles en caoutchouc et du gaz lacrymogène donne l'impression qu'Israel réprime la dissidence."

    S'ils avaient été autorisés à parler, les Palestiniens auraient cité les preuves montrant qu'Israel réprime de façon claire et violente la rébellion pacifique à Bil'in et dans de nombreux autres villages. Des dizaines de manifestants de Bil'in ont été arrêtés, y compris l'organisateur des protestations Abdullah Abu Rahme. Abu Rahme a été arrêté trois fois pour un total de 35 jours, et a été maintenant interdit par un tribunal israélien d'assister aux manifestations.

    361 protestataires ont été blessés en plus de sept mois à Bil'in. Un jeune homme palestinien est presque mort après avoir reçu une balle en acier recouvert de caoutchouc dans la tête.

    Trois Palestiniens et un Israélien ont été gravement blessés après avoir été touchés par des boîtes métalliques de gaz lacrymogène tirées à bout portant. Cependant, les seuls blessures spécifiques qui sont notées dans l'article sont celles d'un soldat israélien qui a perdu son oeil, la seule blessure sérieuse d'un soldat en trois ans de manifestations contre le mur.

    L'article du Times mentionne que la construction par Israel du Mur et des colonies à l'intérieur de la Cisjordanie dans des lieux comme Bil'in violent le droit international selon la Cour internationale de Justice et les Nations Unies. Cependant, il est donné autant d'espace et d'importance aux réponses du gouvernement israélien à ces positions.

    Avec la tendance des médias américains à réduire au silence les Palestiniens, on en doit pas s'étonner que de nombreux Américains voient les Palestiniens comme les agresseurs dans ce conflit, bien qu'ils vivent sous occupation militaire israélienne.

    Les médias alternatifs et non-américains sont actuellement les seules sources pour les Américains de s'informer sur les récits des Palestiniens et la résistance populaire non-violente en Palestine. Mais compter seulement sur les médias alternatifs n'est pas assez.

    Le public doit maintenir la pression sur les médias et les journaux comme le New York Times par des lettres et des articles critiques, jusqu'à ce qu'ils dépeignent exactement les deux versions de l'histoire dans le conflit Israel/Palestine.


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  • La radio Israelienne SHALOM KO a annonce le deces clinique de l'ancien premier ministre israelien Ariel sharon, a Haifa ce matin a 04h00.

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  • L'armée d'Israël au-dessus de ses lois ?

    A la fin de notre enquête intitulée « Comment Israël confisque Jérusalem-Est », publiée dans le numéro de février 2007 du Monde diplomatique, nous écrivions :

    « En les découvrant, on pense à Kafka ou à Ubu roi : ce sont les Palestiniens des enclaves de Biddu (35 500 personnes), Bir Nabala (20 000) et Walaja (2 000) pris au piège du mur ou de la barrière, qui les encercle entièrement. Et la famille Gharib est assurément la victime expiatoire. Un à un, les colons de Givon Hadasha ont construit, sur des terres privées palestiniennes, des maisons autour de la sienne, qu'ils ont transformée en mini-enclave, reliée par un chemin à son village originel, le tout ceinturé d'un grillage bientôt électrifié et surveillé par une caméra... Sympathiques voisins : en nous voyant, l'un d'eux hurla depuis sa fenêtre : "J'ai une arme, je vais vous descendre !" Paroles en l'air ? Ils ont déjà tué un de ses fils. Persécutés, les Gharib résistent néanmoins depuis plus de vingt ans... »

    Faudra-t-il bientôt mettre cette dernière phrase au passé ? Le 3 mai 2007, en fin de matinée, l'armée israélienne, la police des frontières, des gardes de sécurité et des ouvriers se sont présentés devant la maison de la famille Gharib pour détruire le grillage existant et le remplacer par un autre, plus haut et plus solide, selon les affirmations d'un officier israélien interrogé sur place par un représentant des Nations unies. Les membres de la famille, qui tentaient de s'interposer, ont été brutalement pris à partie par les soldats et la police. Un des fils a été sérieusement blessé au cours de ces échauffourées, le père et ses deux autres fils ont été arrêtés.

    Sur place, la mobilisation continue, car le bureau des Nations unies pour les affaires humanitaires (OCHA) ainsi que les associations et les ONG qui soutiennent et défendent la famille craignent que la maison ne soit démolie. Depuis des années, le cas de cette famille est devenu emblématique de la lutte contre la colonisation - il en avait même été question lors des négociations israélo-palestiniennes de Taba, en janvier 2001 !

    Comme toutes les destructions de maisons opérées à Jérusalem-Est, celle-ci violerait le droit international : les résolutions du Conseil de sécurité des Nations unies comme la IVe convention de Genève interdisent formellement à l'occupant, en l'occurrence Israël, de modifier le statu quo dans les territoires occupés et de porter atteinte aux conditions de vie de leurs habitants. Mais l'armée israélienne bafoue aussi les propres lois de son Etat : la Cour suprême, depuis des années, a en effet toujours proclamé le droit de la famille Gharib à conserver son foyer.

    A cette arrogance, la communauté internationale, Union européenne comprise, répond par un silence qui prend, avec le temps, des allures de complicité. Et si la France prenait l'initiative de sanctions ? Quel qu'il soit, le futur chef de l'Etat sera au pied du mur...

    Philippe Rekacewicz et Dominique Vidal

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  •   Israel aussi branle de l'uranuim la preuve par l'image





                                     Le site du réacteur nucléaire de Dimona, en Israël  vu du ciel




     


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